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Articles, Multimédia / jeudi, mars 28th, 2019
Pour une femme sur dix ceci n’est pas une fiction mais la réalité!

Il est des sujets moins légers que d’autres et clairement celui là en fait partie. Les violences conjugales touchent encore beaucoup trop de femmes. 

En France, une femme sur dix a été ou est victime de violences conjugales. Une femme meurt tous les 2 jours sous les coups de son conjoint (c’était une tous les trois jours en 2018 mais depuis Janvier 2019 le chiffre a augmenté hélas). Lorsque vous regarderez cette vidéo vous regarderez finalement à travers la serrure de la porte d’une femme sur dix. Aujourd’hui, à travers cet article je voulais donc vous parler de ce sujet grave.

Définition :

Définition du professeur Henrion – 2001 

Les violences conjugales sont « un processus évolutif au cours duquel un partenaire exerce, dans le cadre d’une relation privilégiée, une domination qui s’exprime par des agressions physiques, psychiques ou sexuelles. Elles se distinguent des conflits de couples en difficulté ». 

Différence entre conflit de couple et violences conjugales :

Lorsqu’on parle de conflit de couple (ce qui arrive à tous les couples) il y a :

  • Une négociation possible
  • Une relation symétrique et égale
  • Une recherche de solution
  • Un respect des opinions de l’autre (pas de domination)
  • Une possibilité de faire valoir son avis

C’est une situation ponctuelle (dispute) et qui reste dans l’échange et la réciprocité.

Lorsqu’on parle de violences conjugales il y a :

  • Un rapport de domination
  • Une autorité présente
  • Un rapport inégalitaire 
  • Un but destructeur
  • Une impossibilité de faire valoir son avis

C’est une situation chronique avec un rapport de domination pour instaurer une emprise.

Pourquoi mettons-nous violences au pluriel ?

On entend souvent parler de femmes battues mais il faut savoir que la violence physique est la plus visible et donc la plus à même de démasquer l’auteur c’est pourquoi elle n’est pas toujours présente.

Il existe 7 types de violences :

* les violences physiques : coups, brûlures, strangulations, …

* les violences psychologiques : dénigrement, rabaissement, menaces, humiliations, séquestrations psychologiques, …

* les violences sexuelles : viol, pratiques imposées, prostitution, pornographie, …

* les violences économiques : retrait du salaire, gestion des comptes, interdiction de travailler

* les violences administratifs : confiscation des papiers d’identité, 

* les violences verbales : insultes, cris, …

* les cyberviolences : cybercontrôle, cybersurveillance (logiciels espions dans le téléphone, caméras et micro)

La violence psychologique est toujours présente quelque soit la situation !

Un cycle infernal :

Lorsque les femmes sont dans un milieu de violences conjugales il est très dur pour elles de s’en sortir car elles sont prises dans un cycle infernal, un cercle vicieux dont voici le schéma :

Inutile de vous dire qu’il est très compliqué d’en sortir malgré ce que disent beaucoup à travers des phrases comme « bah pourquoi elle n’est pas partie ? ». Si c’était aussi simple toutes les femmes partiraient et on n’entendrait plus parler de meurtre.

Ce que disent les médias :

On entend des termes comme « femmes battues », « crimes passionnels », … Mais quelles aberrations ! Comme dit précédemment toutes les femmes victimes de violences conjugales ne sont pas battues. On ne peut donc décemment pas généraliser la violence conjugale avec le terme de femmes battues. Crime passionnel ? C’est cela qu’on nous enseigne ? Lorsque l’on aime trop on tue ? L’amour ne doit jamais conduire à un meurtre par conséquent c’est juste une honte d’appeler cela un crime passionnel. C’est un meurtre, un féminicide point. 

Mais certaines affaires médiatisées ont permis aux gens de se rendre compte de la réalité de certaines femmes. Le cas de Jacqueline Sauvage a relancé le débat des femmes victimes de violences et des cas de légitime défense. Le cas Harvey Weinstein ouvre la parole sur le harcèlement sexuel avec les hashtags « balance ton porc » ou encore « Me too ».

Cependant, les médias taisent beaucoup ces violences faites aux femmes. 

Quelques données : 

  • Dans le monde, la forme la plus courante de violence subie par les femmes est la violence physique infligée par le partenaire intime (ONU). 
  • En moyenne, au moins une femme sur trois est battue, victime de violence sexuelle ou autrement maltraitée par un partenaire intime au cours de sa vie (ONU). 
  • Le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis (Banque mondiale)

Sur les 21 hommes tués, 17 étaient des auteurs de violences conjugales. 

Les victimes collatérales :

Parmi les premières victimes collatérales on trouve les enfants et les chiffres qui suivent donnent à réfléchir :

  • 275 millions d’enfants dans le monde sont exposés à la violence conjugale (UNICEF, 2006). 

  • La grossesse est une période de vulnérabilité : un facteur aggravant ou déclenchant pour 40 % des violences conjugales (Rapport Pr Henrion, 2001).

  • Dans 40 % des situations de violences conjugales, les enfants sont victimes de violences physiques directes (Méta-Analyse Edelson, 2003). 
  • Dans 80 % des situations de violences conjugales, les enfants sont exposés : menaces de mort, injures, humiliations, violences physiques, tentatives de meurtre, meurtre (Méta-Analyse Edelson, 2003). 
  • Parmi les enfants exposés aux violences conjugales, 60 % présentent des symptômes d’état de stress post-traumatique (Karen Sadlier). 
  • En 2017, 11 enfants ont été victimes de meurtre en même temps que leur mère 14 meurtres d’enfants sans que leur mère ne soit tuée et 15 ont été témoins du meurtre de celle-ci, On dénombre 19 enfants présents au domicile pendant l’homicide de leur mère (Rapport de la DAV, Ministère de l’Intérieur, 2017).

Font également partis des victimes collatérales les aidants comme les travailleurs sociaux, les membres d’association ou encore les proches (parents, frères et sœurs, amis).

Et les hommes victimes de violence ?

Les hommes victimes de violences conjugales sont très minoritaires (12% des cas de violences conjugales) mais le phénomène existe et doit donc être également évoqué. Cependant, lorsqu’un homme est reconnu victime de violences conjugales par sa compagne la justice a une réponse plus ferme envers la femme que si la situation était inversée. 

Que faire, qui contacter ?

Tout d’abord, il faut faire attention à ce qu’on peut dire ou faire. Même si cela part d’un bon sentiment les mots employés peuvent être (comme dans la vidéo) plus durs qu’on ne le pense et finalement venir appuyer les propos de l’auteur. Idem pour les élans de rébellion. Il faut bien penser que c’est la victime qui en paiera les conséquences une fois que vous serez partie. Le mieux est de demander conseil à des professionnels. S’il faut retenir qu’une chose c’est le 3919 !!! C’est un numéro d’aide aux femmes victimes de violences que vous pouvez composer même pour avoir des renseignements et/ou des conseils. Ce numéro est gratuit, anonyme et ne figure pas sur le relevé téléphonique(en cas de cybersurveillance). Sinon vous pouvez vous rapprochez d’associations dont vous retrouverez la liste sur le site de la Fédération Nationale Solidarité Femmes (http://www.solidaritefemmes.org)

Même un simple appel peut déjà être le début d’une aide à une victime.


2 réponses à « 3919 »

  1. Encore une fois cet article est criant de verite
    Malheureusement j ai été confrontée à ce problème pour l avoir subit sous différentes façons, je ne m étendra pas sur cela. Heureusement pour moi et mes enfant j ai eu la force de dire stop et de tout faire pour m éloigner de mon tortionnaire, j ai appris à me défendre. Je sais que mes enfants m ont comprise et Qu ils ne m ont jamais tenu rigueur de cet état
    Malheureusement pour moi, je ne peux plus faire confiance aux hommes et je préfère continuer ma vie sans redonner et partager de l amour
    C est triste pour moi me direz vous et je vous répond NON, j ai d autre pôle d interets
    Encore une fois bravo et merci pour cet article

  2. Chantal, tes enfants t’ont compris et t’en remercient! La confiance, une fois brisée est une chose bien dure à reconstruire mais je sais que tu t’épanouie dans ton rôle de mère et de grand mère!

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