Le fruit défendu


Extraits / lundi, octobre 29th, 2018

« Au coucher, alors que je brossais ma longue chevelure châtain doré il se tenait derrière moi et me retira la brosse des mains. Cette brosse en argent avait appartenu à ma mère qui me l’avait offert en cadeau de noces. Il commença à lisser mes cheveux qui n’avaient de cesse de tomber en boucles sur mes seins.

  • Tout en vous, Albertine, invite à l’amour.

Je rougis mais ne dit mot. Il avait le don de me faire tomber en amour pour lui à chacune de ses phrases.  Il posa la brosse sur la coiffeuse en noyer et me prit la main pour me relever. Face à lui, dans ma chemise blanche brodée au fils ivoire, les cheveux détachés dont deux mèches cachaient mes seins qui en un instant se tendirent comme pour faire honneur à cet homme bien bâti. Mon époux était bien plus grand que moi, d’une stature ferme et robuste, le ventre plat et les jambes longues. Il faisait envie à bien des femmes. Son visage carré agrémenté d’une barbe que le barbier s’était employé à superbement dessiner, lui donnait cette allure des grands hommes. Il passa sa main sur mon épaule dénudée et poussa ma chemise sur mon bras, il fît de même avec mon autre épaule. Ma chemise si légère finie par choir au sol. J’étais nue face à lui, le regard plongé dans le sien. Il entreprit de me baiser le cou et je basculais mon cou à l’opposé pour lui laisser tout le loisir de le faire. La course de ces baisers continua le long de mon corps, honorant mes seins de leur emprise. Je senti sa langue tournoyer autour de mes tétons et ses dents me mordirent si doucement que s’en fût douloureusement bon. Et quand mon souffle accompagna chacune de ses morsures en signe d’approbation il se mit à continuer sa course sur mon ventre, arrêtant ainsi toute cette anticipation de mon plaisir. Il excellait dans l’art de me faire patienter. Après quelques baisers sur mon ventre il se redressa et d’un geste aussi doux que violent m’allongea sur le lit.  Il retira sa veste, puis son gilet et dénoua sa cravate qu’il lança au sol. Il défit ses souliers et baissa son pantalon. Son corps recouvert d’une simple chemise était à présent en spectacle devant moi. En un temps qui me paru cours il était nu devant moi. Son membre ne portait en aucun cas les signes d’un quelconque handicap. Je me rappelais alors que le soir de notre nuit de noces, j’avais eu peur tellement son membre fût impressionnant par sa taille et sa grosseur. Aujourd’hui, la peur a fait place à l’admiration. Il ne me laissa, hélas, pas l’admirer comme je l’aurai voulu. Il s’allongea sur moi et m’écrasa de sa force et sa puissance. J’aimais être ainsi car j’avais le sentiment d’être protégée. Alors que je pensais qu’il alla m’honorer il ne fit rien et repris sa course de baisers où elle avait été arrêté. Il descendit jusque dans mon intimité et la dévora comme un mort de faim. Je senti alors toute sa détresse, je devais être sienne et il fallait à cet instant qu’il s’en persuade. De plaisir ma tête bascula en arrière et tout mon corps se voûta. Il avait le don de faire naître en moi un désir inextinguible. De sa langue il jouait de moi, il jouait avec moi et quand mon plaisir fût à l’aube de son paroxysme il arrêta et se glissa en moi m’arrachant un cri. Il m’honora de toute sa rage, de toute sa peine. A la lumière des chandeliers je cru même apercevoir une larme au coin de son œil. Il m’honora encore et encore et se répandit en moi dans un son rauque et à mon tour je laissa ma jouissance m’envahir. »

Extrait du livre Le fruit défendu en cours d’écriture.

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