La porte verte


Atelier d'écriture érotique, Ecriture libre / mardi, mai 11th, 2021

EXERCICE POUR L’ATELIER D’ECRITURE EROTIQUE (les consignes étaient : Avec l’incipit [phrase de début de texte] qui vous a été imposé, écrivez un texte)

Ne vous attendez à rien…rien…rien de nouveau sous le soleil;  pas de grandes effusions, points de passions qui se déchainent, nul héroïsme, encore moins de romance et de romantisme, sus aux corps qui s’étreignent et s’abandonnent…ou s’adonnent…, aux milles langues audacieuses et esprits intrépides, de corps qui chaloupent sur le fil tendu et fragile des désirs qui brulent, dans les yeux, dans le ventre… entre les cuisses…nulles beautés troublantes, point de poésie du chaos, d’histoires extra ordinaires avec son lot d’interdits, de sang, de larmes, de corps…non rien de tout ça….Et pourtant…rien ne se passe jamais comme prévu derrière la porte verte.

Cette porte verte, je l’avais tant franchit que j’en connaissais le moindre défaut, le moindre éclat de peinture, la moindre griffure. Derrière cette porte verte bouteille, comme en comptent beaucoup les appartements parisiens, se trouvait celui de Mathieu. J’ai rencontré Mathieu il y a maintenant 4 ans et demi, presque un mois après mon arrivée sur Paris. Il m’avait fait découvrir la ville, ses recoins, ses merveilles, ses subtilités. Je suis très vite tombée amoureuse de lui. En même temps c’était facile, il était beau comme un Dieu ! Il devait mesurer pas loin d’un mètre quatre-vingt-dix, brun, les cheveux toujours ébouriffés, des yeux d’un vert profond et hypnotique, plutôt mince mais tellement musclé. Il aimait s’habiller avec goût. Nous sommes resté 3 ans ensemble. Mais malgré sa beauté envoûtante, il avait définitivement fini de me séduire le jour où j’ai découvert son corps nu à côté de celui de ma soi-disant meilleure amie. J’en ai versé des larmes et des larmes, écouté en boucle la chanson d’Adam Naas When you’re holding me. Et plus j’écoutais cette chanson et plus je pleurais. Les paroles, la mélodie, tout était fait pour noyer mes yeux. J’ai mis plus de 6 mois à ne plus pleurer et à pouvoir à nouveau lui parler. 

Aujourd’hui, je venais simplement récupérer mes dernières affaires chez lui. C’est tout !

Je sonne. Mathieu ouvre la porte encore endormi. Il ne porte qu’un caleçon. Allez Kat, suis ton plan, ne le regarde pas ! Je devais me faire violence pour ne pas le regarder et faire le tour de l’appartement à l’affût du moindre objet m’appartenant.

 Soudain, il me proposa un café. Il était passé derrière le bar de la cuisine et s’en préparait un. J’accepta et me rassurais en me disant qu’il me devait bien cela. Je m’assied sur le tabouret en skaï noir et pris la tasse blanche où était écrit « je ne suis pas du matin ! » avec un lapin qu’on croirait drogué . Ceci me fit sourire sachant qu’il était déjà 14h. Il savait comment j’aimais mon café : avec du lait et un demi sucre. Il s’en rappelait et ça me brisa le cœur. Je bu rapidement mon café mais au moment de mettre la tasse dans l’évier, il me demanda comment j’allais. Je fixais l’évier pour ne pas qu’il voit cette larme qui s’échappa en réponse à sa question. Je marmonnais un « ça va » et me retourna avec le projet de fuir dans la chambre continuer ce pourquoi j’étais venue. Mais il me fit barrage de tout son corps. Il me prit dans ses bras et me serra fort sans un mot. J’étais si bien dans ses bras. C’était mon endroit à moi. Je le humais à plein poumons, il sentait lui !  Un courant électrique me parcourra le corps. Non Non ! fis-je à mon corps qui avait rallumer la machine. Je m’étais bien leurré, moi qui pensais l’avoir oublié, être passé à autre chose. En fait, toutes mes conquêtes d’un soir n’ont jamais réussi à l’effacer, à l’oublier. 

Il desserra son étreinte et avec son pouce et son index droit me prit la mâchoire ce qui m’obligea à lever la tête. Il s’excusa si honnêtement que mes larmes se mirent à rejoindre la première qui s’était échappée plus tôt. Il me souleva, fit demi-tour et m’installa sur le bar, ainsi nos visage étaient à la même hauteur. Il m’embrassa de toute sa ferveur et ma langue alla vite rejoindre la sienne. Nous nous embrassâmes comme si nos vies en dépendaient. Putain Kate ! Mais qu’est-ce que tu fous ? Je me dégagea de son baiser et mes larmes se tarirent aussitôt. Avec rage et plus durement que je l’avais prévu je lui lança un : « non Mathieu je ne retomberais pas dans ton piège ! ». Il se mit à rire au mot « piège » et j’imaginais aussitôt la brebis prit au piège du loup ce qui me fit sourire. Sourire que j’effaçais immédiatement ! Je descendis du bar et continua mon inspection des affaires manquantes. Il ne cessa de me fixer adossé au bar, les bras croisés et un sourire aux lèvres. Ah qu’est ce qu’il pouvait m’agacé quand il était comme ça ! Je lui lançait un « quoi ? » auquel il répondit que je n’étais jamais aussi sexy que lorsque j’étais énervée. Je me tourna examinant pour la centième fois les coussins du canapé et eut un sourire. Moi, sexy ? Il me trouve toujours sexy ? Je lui lançait un « alors pourquoi tu t’es tapé Adélia, si je suis sexy ?». Ma voix était désespérée. Et merde ! Il verrait bien que je suis encore éprise de lui ! Bizarrement il ne répondit pas, vint me rejoindre devant le canapé et me fit basculer en arrière. Je m’écroula sur les coussins que j’avais retapé. Il se mit à genou entre mes jambes et commença à me fixer du regard. Ses yeux m’envoûtaient, j’étais hypnotisée. 

Sans me quitter du regard, il déboutonna mon jean, puis délaça mes converses et les ôta. Il fit glissé mon slim jusqu’au sol. Ma culotte en coton avec une fraise sur le devant et mon épilation qui datait d’une semaine étaient bien les témoins que je n’avais pas prévu ça, mais alors pas du tout. Il quitta mon regard pour se pencher sur le cas « Bridget Kat Johns » et ria à la vue de ma culotte potagère. Je me cacha les yeux par honte. Il défit mes mains et ajouta que pour une future styliste il ne fait aucun doute que ma lingerie était à revoir. Je riais et lui me retira ma culotte plus rapidement que la foudre s’abattant sur Terre. En un éclair mon intimité était mis à nu. Il embrassa mes cuisses ce qui fit dresser mes poils. Sa course prenait le chemin de mon entre-jambes. J’écarta les cuisses pour qu’il s’y glisse plus aisément. Il comprit alors mon invitation et sans se faire prier alla coller ses lèvres à mes lèvres…basses. Il me lécha, me suça, me laissa désarmée, avide de tant de baisers. Il continua encore et encore. J’avais l’impression que je pourrais passer ma vie entière comme cela, à la merci de sa bouche charnue. Un spasme me parcouru, mon corps se tendit, mes jambes se serrèrent et je me laissa aller à l’un des plus merveilleux orgasmes jamais eut. 

Je m’enfonça dans le canapé, ivre de bonheur, heureuse, vidée mais emplit d’espoir. Il me rhabilla délicatement, alla se faire un autre café et me lança « je pense qu’il est inutile de reprendre tes affaires au contraire amènes en d’autres… ». 

Décidemment rien ne se passe jamais comme prévu derrière la porte verte. 

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