Lyon


Atelier d'écriture érotique, Ecriture libre / lundi, mai 17th, 2021

EXERCICE POUR L’ATELIER D’ECRITURE EROTIQUE (les consignes étaient : « écrivez un texte en racontant l’attente avant une rencontre ou un acte sexuel » Servez-vous de la fameuse phrase de Clémenceau « Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier » )

J’étais à présent dans le TGV 6805 à destination de Lyon Part Dieu. Par chance, j’avais la place à côté de la fenêtre au fond de la rame. Nous étions mardi matin, 9h23, et le wagon était plutôt vide. Un couple de personnes âgées se trouvait trois rangs devant moi et une famille occupait le carré à l’avant. Derrière moi il n’y avait que des emplacements bagages. Sur la rangée de sièges à ma droite, une femme plutôt excentrique se trouvait dans ma diagonale. Je pouvais apercevoir son profil. 

J’entendis l’annonce du contrôleur et le train quitta lentement la Gare de Lyon. Je vissais mes écouteurs aux oreilles et lançais la playlist qu’il m’avait préparé pour le voyage. Les premières notes raisonnaient et les souvenirs repassaient dans ma tête. Dans deux heures, je serai à nouveau dans ses bras. Un an que j’attendais de pouvoir le serrer contre moi, le toucher, le sentir, le ressentir, l’embrasser, le baiser. Je m’imaginais nos retrouvailles sur le quai quasi désert de cette métropole. La météo avait prévu de la pluie ce qui, le pensais-je, rendrai cela presque romantique, à mille lieux de nos tempéraments plutôt sauvages. Ceci me fit sourire. 

Les chansons défilaient au même rythme effréné que le paysage. En jetant un coup d’œil à ma droite la femme excentrique dormait comme un nouveau-né. 

Une chanson parvint à mes oreilles, Crazy in Love version Fifty Shades of Grey. Mon entrejambe pulsa aux notes du piano. C’était notre chanson, celle sur laquelle il m’avait fait découvrir les dessous de fantasmes inavoués, de tortures délicieuses, de plaisirs retenus, de sens décuplés, d’orgasmes en cascade.  Je me rappelais de cette première fois où nous avions joué à des jeux interdits, succombé au pêcher de luxure. Première fois, qu’un homme me faisait jouir sans me toucher. En y repensant, je senti quelques gouttes perler sur ma lingerie en dentelle. Mon string commença lentement à comprimer mon clitoris qui s’était gorgé de plaisirs en perspective. 

Je fermais les yeux et me refis cette nuit dans ma tête. Il avait commencé par me bander les yeux. Je ne voyais plus sa chambre mais tous mes fantasmes se dessinaient dans cette pénombre. Il m’avait ensuite demandé, non ordonné que mes hanches embrassent la chanson dans un rythme délicieusement lent et sensuel. Je m’étais exécutée. Je sais qu’il était assis sur son fauteuil, en face de moi. Plus j’ondulais mes hanches et plus j’imaginais son excitation et son membre grossir dans son pantalon en flanelle. Toujours plus sensuelle, je continuais à bouger mon corps. Il m’ordonna sèchement d’arrêter. De m’allonger sur le lit derrière moi. Avec une délicatesse exagérée, je m’allongeais et instinctivement écartais mes cuisses. Il répondit immédiatement par un « non ma belle ! ». Je resserrais mes cuisses, déçue. Il se leva, j’entendis le fauteuil grincer. Il ouvrit un tiroir et le referma. Quelques secondes après je sentis un objet en cuir se poser sur mon épaule. L’objet me frappa délicatement à plusieurs reprises et j’entendis un « Mademoiselle ». Je sursautai.

J’ouvris les yeux ! C’était le contrôleur du train qui m’avait réveillé et demandait mon billet. Oh putain. Je croisais les jambes car j’étais en eau sous mon jean. Il bipa le billet et sortit de la rame. Je souris bêtement. Ma petite excentrique s’était rendormie.

Ces souvenirs m’avait emplit d’une urgence. Il fallait que ce plaisir jaillisse, je ne pourrai pas le contenir tout le voyage. La rame était calme, l’excentrique dormait, les personnes âgées discutaient et la famille faisait un jeu de cartes. J’étais seule au fond et le serai jusqu’à Lyon. Mais je pouvais être surprise à n’importe quel moment, ce qui rendait mon excitation encore plus intense.

Je décidais alors de déboutonner mon jean et de glisser ma main droite sous mon triangle en dentelle partant à l’assaut de mon clitoris. Je fermais les yeux et commençais de doux mouvements circulaires. Les mêmes mouvements qu’il m’avait ordonné de faire face à lui tandis qu’il regarderait et s’imprègnerait de mon plaisir pour prendre le sien. Je m’enfonçais dans mon siège et savourai chaque caresse que je me faisais. J’avais appris à me donner du plaisir, il m’avait appris. J’étais passée maîtresse en rétention de plaisir, en accélération d’orgasme, en jouissance fontaine. 

Je me replongeai dans le souvenir de cette nuit et continuais ma douce escapade clitoridienne. Je m’arquais sous mes propres assauts de plaisir. C’était tellement bon. Je savais que j’étais en train de prendre de l’avance sur notre soirée. Il m’avait promis de continuer le voyage vers ces lieux défendus et reculés de mon imaginaire fantasmatique. 

Je retirais la main de mon entrejambe, mis mon majeur dans ma bouche et le léchais aussi sensuellement que s’il s’agissait de son sexe à lui. Une fois bien lubrifié, je descendis ma main et m’enfonçai délicatement mon majeur. A nouveau mon corps s’arquait. Avide de plus, l’index et l’annulaire vinrent le rejoindre. Je fis des va et vient profonds et douloureusement lents. Je sentis mon vagin s’humidifier de plus en plus. Plus je pensais à lui, à nous et plus je mouillais ma lingerie beige. Par petits spasmes mon vagin me fit comprendre qu’il était temps que j’explose au creux de ma main. J’allais jusqu’à ma limite, celle où il ne fallait qu’un mouvement de plus, un mot, une caresse pour que je bascule vers l’orgasme. 

Le contrôleur prit le micro et nous informa que le train entrerait en gare dans cinq minutes. 

J’étais au bord de jaillir mais en restais là. Je sortis mes doigts et les léchais un par un comme si je me délectais, jusqu’à la dernière miette, d’une de ces pâtisseries qui vous font saliver. J’aimais mon goût. J’étais au summum de la rétention de plaisir et j’adorais ça. Il verrait que j’ai pris de l’avance et je serais punie pour ça…J’avais hâte !

Je reboutonnais mon jean, réajustais mon décolleté, domptais mes cheveux pour leur donner un mouvement un peu décoiffé et préparais mes affaires. 

En descendant du train, il était là. Il pleuvait comme prévu…

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