Il ne reste que des cendres. Les feux d’artifice se sont tus, le crépitement du feu intérieur s’est éteint, il ne reste plus rien. Si seulement il n’en restait rien. Mais voilà qu’il reste des cendres. Ces morceaux de nous consumés qui glissent entre mes doigts. Je reste là devant la cheminée qui jadis faisait bondir mon cœur à chaque appel, à chaque vision de toi. Je suis là devant ce passé dont je n’arrive à faire le deuil. Toi, moi, nous où sont-ils à présent ? Je ne demandais qu’à vivre cette histoire sans nom, sans norme encore et encore. Mais voilà que le destin, que toi tu en as décidé autrement. Me laissant seule, sans réponse, sans espoir d’un retour. 

Je n’oublie rien, non rien. Tu sais tant de moi alors mes bonheurs, mes déchirures partent avec toi. C’est un bout de moi qui gît sur le sol de cette cheminée. 

Tu as été le feu qui a fait renaître une chose trop souvent enfouie en moi mais aujourd’hui ce même feu a détruit ce qui était né. 

Je ne vois presque plus rien dans le miroir surplombant cette cheminée. Seul persiste un léger reflet de ton visage. Tes cheveux coiffés en arrière, ton sourire qui m’a fait tant de fois fondre, ta peau hâlée, tes yeux couleur émeraude. Tout de toi s’efface peu à peu. Mais n’est ce pas cela que tu cherchais ? Ton vœux est exhaussé !

Tu as repris le large et moi je reste là devant ces cendres…