Permet que je te dévêtisse
Offre moi ce doux privilège
De faire durer ce pur délice
Que pour rien au monde je n’abrège
Sentir sous le tissu tendu
Le désir qui prend de l’ampleur
Mais avant que de te voir nu
Deviner toute ta saveur
Laisser ma paume nonchalamment
Caresser l’intime indécence
Te sentir devenir gourmand
Que j’admire toute sa prestance
Tu n’aspires plus à autre chose
que de me livrer à l’air libre
Sa superbe impudeur éclose
Pour que j’en apprécie la fibre
Je ne me ferai pas prier
Pour l’envelopper de ma main
Et si tu vois mes yeux briller
Occupe toi de mes deux seins
Il te suffit de me frôler
Pour que je palpite corps et âme
D’espièglement me taquiner
Pour que sous tes lèvres je me pâme
Mise à nue voici que frémit
La généreuse jaillissante
A sa vue tout mon corps gémit
D’envies coquines et frétillantes
Lâchant le frein de mes ardeurs
Tandis que mes sens tu affoles
Je passe la vitesse supérieure
De mon désir qui caracole
Je lisse ce grand bois chéri
De haut en bas de bas en haut
Lustré choyé et tout ravi
Qu’on prenne soin de le faire beau
Le coquin se fait audacieux
Et s’aventure entre mes lèvres
Je sens son élan impérieux
M’envahir d’une douce fièvre
Ma langue autour de lui s’enroule
Alors qu’il sonde mes profondeurs
Et que la tiédeur de deux boules
La pulpe de ma peau effleure
Puis subtilement tu t’introduis
Dans un incandescent fourreau
Je ne peux retenir un cri
Sous la fougue de tes assauts
Je me cambre gémis supplie
Sous tes ravageuses poussées
Différant cet instant béni
Qui aux cieux va me transporter
Soudain tout geste tu suspends
Lové au plus profond de moi
Sans pudeur j’explose et je fend
Le silence de tous mes émois
Jouissant de me voir succomber
Tu reprends ta danse sauvage
Puis tour à tour plus raffinée
C’est comme un enivrant voyage
Propulsée aux plus hauts sommets
Par de prodigieux coups de maître
Je te chevauche usant du fouet
Des mots brûlants que je te prête
Je sens ma monture s’emballer
Et un désir presque furieux
D’encore plus profond m’empaler
Sur ce somptueux totem en feu
J’égare les rennes je perd le nord
Et toute notion de mesure
Voici que bat tempête à bord
Mais le mas garde fière allure
Je sens jaillir l’apothéose
Mettant à vif l’indomptable
Qui soudain à l’air libre explose
D’un sublime bouquet final
Sublime