Stéphanie


Concours d'écriture / lundi, mars 21st, 2022

De notre passé inachevé naissent des lendemains incertains qui nous amènent à nous replonger dans la béance de nos tourments non résolus. Nous rencontrons des âmes merveilleuses qui sèment des paillettes de questionnements auxquels nous avons la vie pour y répondre …jusqu’à nous trouver. Des figures qui nous bouleversent, qui nous émeuvent, qui nous renversent, et qui parfois aussi nous abîment. Nous vivons une fois de plus sous les mains du destin qui nous façonnent avec une possibilité de reprendre notre art à chaque fois que l’on décide qu’il n’aboutira pas comme on le veut…

Je crois que de toutes les âmes qui sont entrées dans ma vie tu es la plus troublante. Quand je pensais être au pied du mur de mes tourments me lamentant de cette vie insipide, tu es arrivés bousculant mes pensées. Je ne savais plus pourquoi la vie était si fade tant tu y mettais de couleurs. Tu m’as offert l’espace de tes bras et ton souffle chaud sur ma nuque, pour que naisse en moi un sentiment nouveau. Je me suis connue à travers toi, avec toi.

Tu fus le premier à conjuguer le mot aimer à tous les temps et toutes les saisons. J’étais jeune et toi plus âgé que ne le voudrait la morale mais qu’importe ensemble nous étions beaux. 

Au matin de mon vingt-troisième anniversaire, tu es entré dans ma chambre les mains emplis de fleurs et les yeux emplis d’envie. Tu m’as offert les fleurs puis ton cœur. A cet instant, je nous savais liés à jamais. Étrangement cela m’angoissait. Toi et moi jusqu’à notre dernier souffle. J’avais tant désiré que cela se passe ainsi et à cet instant où le destin me l’offre, je ne suis plus sûre de le vouloir encore. Je me sens si fragile, guidée par un passé de blessures et de pleures. Que puis-je t’apporter que tu n’aies déjà ? Jamais je ne pourrais te rendre ce que tu m’as offert. Ne vaudrait-il pas mieux alors que je te libère ? 

Ô combien il m’est insupportable de t’imaginer embrasser d’autres lèvres, serrer d’autres corps ou jouir sous leurs assauts. Tu as été à l’aube de ma vie, j’aimerai que tu y sois aussi au crépuscule. Je veux que notre vie soit à l’image de notre envie : fougueuse au matin et plus tendre le soir. Je veux rêver à deux, je veux être tienne sans me sentir prisonnière. Peux-tu m’offrir cela ? Je le pense et bien plus encore.

Ô mon amour comme il est doux de rêver lover dans tes bras. Sous ce porche, éclairés par la lune, nous nous balançons sur ce qui avait été jadis ma balançoire. Je te regarde et chaque parcelle de ton visage vient percuter mes rétines. J’aime t’observer sans que tu ne le vois. Lorsque je me penche pour déposer un doux baiser sur l’arrête de ta mâchoire, tu me fais face et plaques tes lèvres aux miennes. Ton baiser est urgent, fougueux. J’y réponds avec toute la force qu’il me reste. Plus doucement, tu me déshabilles et embrasses chacun de mes grains de beauté. J’aime cela. Mes mains ébouriffent ta crinière brune. Je suis face à l’astre nocturne qui honore de sa lumière mes seins ronds. T’aidant du mouvement de balancier, tu entreprends de me pénétrer. C’est si bon de suivre ce rythme régulier comme celui de nos deux cœurs aimants. Te sentir en moi est la sensation que je préfère en ce monde tant j’ai l’impression d’être entière. J’aurai voulu que cette nuit ne s’arrête jamais. La pluie a décidé de s’inviter dans notre danse. Le cadre est magique : toi, moi, la lune, la pluie et cette balancelle. Toi en moi, nous dehors. Tout est si bon, si irréel que j’aurai voulu le vivre un million de fois encore. Jamais on ne m’a aimé comme ça, jamais je n’avais été autant moi. Et lorsqu’enfin je libère ma jouissance je crois voler tant mon corps se détache de ma tête, tant je me sens légère. 

Quelle sensation que de jouir ! Sensation impossible jusqu’à lors. Il m’était impossible d’offrir mon plaisir et ma jouissance à un autre que moi.

Petit à petit tu panses mes plaies et me fais renaître. 

Que c’est bon de se sentir soi. Un soi qui jusque-là m’était inconnu. Je suis une âme meurtrie mais qui se reconstruit dans tes bras et encerclant chaque fois tes hanches de mes jambes je reconstruis ce que d’autres ont brisé. Mon plaisir aujourd’hui est la plus belle arme contre ce mal qui m’a été fait. 

Comme je te suis reconnaissante de réparer ce que d’autres ont détruits et comme j’aime ta façon de le faire. J’aime quand tes yeux luisent d’envie pour ce corps que j’ai trop souvent caché et renié. Chacun de tes gestes est si doux et intense. Tu es ce mélange de réel et d’irréel. Tu es miens et je suis tienne.

Toi mon amour, mon tout. 

Merci de veiller chaque jour à ce petit bout de femme que je suis, merci de me laisser renaître après le chaos, merci de me guider vers la lumière, comme l’a fait la Lune cette nuit encore…

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