La soumission : premier fantasme des femmes


Articles / mardi, novembre 20th, 2018

Question anonyme : Je pense que je ne suis pas la seule dans ma situation mais voilà je joui plus facilement lorsque je suis soumise. Est ce normal ? J’ai lu, relu et même vu et revu la saga 50 nuances de Grey et j’adore. J’aime la possessivité de Christian Grey même si je n’irai pas jusqu’au bondage. Voilà je voulais savoir si j’étais la seule à aimer la soumission et si c’était normal ?

Petite pensée pour vous lectrice anonyme en illustrant l’article, une fois n’est pas coutume, avec une photo en couleur d’une des scène les plus érotique du film.

 

 

Alors la première des choses sur laquelle je prendrais partie c’est sur cette notion de normalité. Qu’est ce qui, en ce monde, est normal ou ne l’est pas ? Beaucoup d’entre vous me pose la question de savoir si ce qu’elles pensent ou vivent est normal. Alors je vous répondrais que si vous vous sentez vous même alors oui c’est « normal » d’être soi. En psychanalyse, tout est normal car tout à un sens. Même s’il est vrai que certaines pathologies existent et cassent un peu cette normalité c’est surtout dans leur intensité ou  dans leur fréquence que cela casse la normalité. Je m’explique l’addiction aux films pornographiques est pathologique lorsqu’il y a une récurrence dépendante mais cela devient tout à fait « normal » lorsque des personnes en regardent occasionnellement. Dans votre cas, chère lectrice, oui cela est tout à fait normal que votre jouissance puisse être facilité par la soumission et ce pour plusieurs raisons.

La première de ces raisons est que la soumission contrairement à ce que l’on pourrait croire est un jeu consenti. En effet, ce jeu érotique suppose l’accord des deux partenaires. Plus encore, ce jeu demande de la confiance et de la complicité. Ce n’est pas quelque chose que l’on fait lors de la première fois avec son ou sa partenaire. Il faut connaître l’autre, ses désirs, ses besoins et surtout ses limites. De plus, la soumission ne remet en rien en cause votre personnalité. Même la plus grande féministe peut s’adonner à ce genre de plaisir. Vous pouvez très bien être une femme forte, indépendante et aimé voire prendre du plaisir à être dominée par votre partenaire. Il y a là dedans une forme de lâcher prise parfois nécessaire surtout pour des femmes ayant une vie à cent à l’heure. Pour une fois dans la journée on ne contôle rien ou presque et ça fait un bien fou.

Une autre raison c’est que la soumission peut s’expérimenter de différentes manières. Cela peut être la fessée (souvent très prisée pour commencer), la création de scénario érotiques, le bondage (fait d’être attaché), le port de sous-vêtements ou tenues sexy (bas, corset, porte jarretelle , …). Les accessoires peuvent aussi être privilégiés comme les menottes, la cravaches ou autres. Bref, vous l’aurez compris la soumission ce n’est pas seulement être attachée et être à la merci de l’autre c’est aussi jouer avec les envies et fantasmes de l’autre. La trilogie 50 nuances de Grey va loin dans la soumission car il y a très souvent du bondage et des coups, ce qui est quasiment l’extrême de la soumisison. Mais comme dit précédemment ce n’est pas que cela ; la soumission regroupe beaucoup de pratiques plus ou moins violentes.

Autre raison de prendre du plaisir dans la soumission c’est que contrairement à ce que l’on pourrait croire, là aussi, c’est la personne soumise qui a le pouvoir. Elle décide ou non d’obéir et donc de recevoir le châtiement ou la récompense. Sans aller dans l’extrême il n’est pas rare d’éprouver du plaisir quand le partenaire nous donne l’ordre de faire si ou ça. C’est un jeu très prenant. La soumission est bien connu pour augmenter l’excitation par les divers interdits implicites qu’elle comprend. Comme toute personne, les interdits nous attirent.

Enfin la soumission favorise l’abandon et le lâcher prise. Elle devient une forme d’exutoire et de catharsis (libération affective). La personne soumise donne le pouvoir à son ou sa partenaire et accepte dès lors de ne plus tout contrôler. La personne soumise fait alors une confiance aveugle à l’autre.  Mais attention la soumission ne doit pas être une contrainte synonyme de frustration ou de gêne. Il faut donc savoir poser des limites et définir un cadre précis.

Je conclurai par dire que la soumission n’est pas une pathologie qui demande le suivi d’un professionnel. Il ne s’agit ni d’une maladie ni d’une déviance sexuelle qu’il faudrait soigner. La soumission ne fait pas de vous une personne anormale. Si vous éprouvez du plaisir dans cette pratique et que les limites sont posées alors n’hésitez pas à y avoir recours.

J’espère avoir répondu à vos questions et vous avoir rassuré sur la normalité de votre situation. Je vous remercie de vos questions qui, je pense, vont parler à beaucoup de femmes.

(Pour faire un apparté concernant 50 nuances de Grey, cette trilogie a permis au femmes de se libérer sur leurs besoins et leurs envies sexuelles. A présent, elles osent plus dire et faire les choses. Ce nouveau genre de livre nommé romance érotique a véritablement déclenché une véritable révolution sexuelle. Enfin concernant le protagoniste, il faut savoir que Christian a besoin d’un suivi psychologique non pas pour sa pratique de la soumission mais déjà parce qu’il n’a des rapports qu’avec des femmes ressemblant à sa mère biologique et qu’ensuite le mal qu’il inflige et dont il tire du plaisir est synonyme du mal qu’il souhaite s’infligé à lui même. Il y a dans ces deux choses des problèmes psychologiques non résolus.)

2 réponses à « La soumission : premier fantasme des femmes »

  1. Encore une fois c est un super article, il peut ouvrir les yeux à certaines femmes pour ma part j ai essayé une fois et n y ai pas trouvé de plaisir sûrement du à la façon dont cela s est passé

  2. Article très intéressant car bien expliqué, avec des mots simples mais aussi des termes plus théoriques pour aller plus loin. Bravo, c’est toujours un plaisir de lire ces articles.

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