Voici un texte écrit à l’occasion d’un atelier d’écriture érotique. La consigne était : vous avez 20 min pour écrire un texte érotique avec un lieu que vous affectionnez et un fantasme.
Si je ferme les yeux et que je pense à lui, à nous c’est ici que je nous vois.
Ici, c’est cette petite chambre d’amis qui me sert de bureau. C’est mon univers ! Il y a mes photographies encadrées, celle de cet artiste qui aimait tant sublimer les femmes, ma bibliothèque et cette collection de livres avec leur titre à vous faire rougir. Et puis il y a mon grand bureau en noyer et ce petit canapé en velours bleu nuit. C’est là que je passe le plus clair de mon temps à écrire, lire, travailler mais aussi baiser.
J’aime l’amené dans cet havre d’érotisme que je me suis créé. Je crois qu’il n’a jamais vraiment prêté attention au cadre, mais après tout ce n’est pas ce que je lui demande.
Un soir, il a franchi le seuil de cette porte et ce soir-là j’avais envie qu’il réalise ce que bien longtemps j’ai terré au fond de ma tête. Pourtant, je sais bien que ce fantasme est loin d’être inavouable ou très pervers, mais pour je ne sais quelle raison jamais je ne me suis autorisée à le lui dire. Jamais, jusqu’à ce soir.
Lorsqu’il s’est approché de moi et m’a embrassé avec plus de ferveur que je ne m’y étais préparée, je savais que je pourrais le lui demander. Je fixais mon regard au sien, décollais mes lèvres des siennes et prononçais ces quelques mots : « je veux être ta chienne ce soir ! »
Ses yeux s’arrondirent de surprise mais bien vite ils se muèrent en une promesse qui déjà humidifiait ma lingerie en dentelle.
Il dégagea d’un revers de la main tout ce qui se trouvait sur mon bureau et me poussa afin que je m’y allonge. Il ôta mes escarpins, mon collant qu’hélas il déchira, et fit passé ma robe au-dessus de ma tête. Il retira violemment ma culotte et je savais que cette ardeur me conduirait à ce que j’espérais : être sa chienne, sa chose, sa pute.
Il m’intima sèchement de me caresser pendant que lui se déshabillerait et ferait monter son désir seul. Il se pencha à mon oreille et me dit
- tu veux être ma chienne, tu vas l’être ! Tu feras tout ce que je te dis et tu aimeras ça.
Cette phrase déclencha immédiatement un frisson de plaisir qui parcourait ma nuque, mes seins, mon échine et bien vite mon entrejambe.
Durant tout notre ébat, il me donna des ordres que j’exécutais les uns après les autres. Mais si j’avais le malheur d’hésiter il m’asséna de violentes fessés en guise de punition. J’aimais être à lui.
Lorsqu’il me pilonnait, des mots crus sortaient de sa bouche qui ne firent qu’intensifier mon plaisir.
Quand j’étais aux portes de la jouissance et que lui avait tout obtenu de moi, il prononça ces quelques mots :
- Jouis ma petite pute, jouis !
C’est alors que je déversais toute ma jouissance sur sa queue encore en moi.
Nous n’avions jamais baiser ainsi, si crument. Mais putain, qu’est-ce que c’était bon ! Je crois même que c’est comme ça que je le préfère, quand il est… Si mauvais et moi tellement à sa merci.
Ce texte a fait débat lors de sa lecture sur l’emploi de mots crus majoritairement féminins. Je peux comprendre les féministes qui à peine les derniers mots cités sont montés au créneau criant à l’irrévérence de mon texte et à l’irrespect de la femme « objet ». Je veux simplement rappeler que mes textes n’ont pas vocation à plaire à tous et que je comprends que certaines pratiques citées ne donnent aucun plaisir à certains ou certaines. Mais pour ma part, je ne renierai pas cette liberté d’expression. Ce texte, s’il a été lu et compris fait une grande place au consentement, ce qui me semble être le plus important. En sexualité, et je le prône chaque jour, tout est admis du moment qu’il y a consentement. Vouloir être la chienne de l’autre n’est en rien un irrespect de la femme. Du moins c’est mon point de vue. Mais n’hésitez pas à me dire en commentaire quelle est votre vision de cela et du texte.