Je t’ai haï et, à bien des égards, je me suis haï. Haï de t’avoir tant aimé quand cela n’en valait pas la peine. La haine ne va pas sans amour mais l’inverse peut être vrai, alors pourquoi ne fonctionnons-nous jamais ainsi? C’est une guerre dans laquelle chacun de nous y laisse des plumes. Ces mêmes plumes qui nous faisaient nous sentir libres. Je ramasse douloureusement le butin de toutes ces déchirures. Mais à quoi bon? Peut être par espoir de trouver au milieu de mes plumes l’une des tiennes. Je la garderai alors comme trophée, je la garderai alors pour t’avoir auprès de moi. Et quand je pense que tout ceci est derrière moi, qu’on ne m’y reprendra plus, tu viens à nouveau voler au dessus de moi me rappelant sans cesse que tu es à jamais gravé en moi. Tu as fait le mal, tu as fait le vide sans un mot, sans un regret. J’ai fait de mon mieux, j’ai changé d’air mais tu reviens brandissant l’une de mes plumes. Toi aussi tu avais conservé une partie de moi en toi. Toi aussi, sans doute, as-tu ramassé les tiennes. Dans une guerre comme la nôtre il n’y a jamais de gagnant ni même de perdant.
Plume
Ecriture libre / vendredi, novembre 22nd, 2019
Encore une fois, un très beau texte qui nous transporte.
Une personne blessée mais qui on espère arrivera à se défaire de cette douleur.
Merci Minays! Parfois la douleur est nécessaire dans une reconstruction car elle symbolise le vivant!