Moi si j’étais un homme


Articles / dimanche, septembre 16th, 2018

 

Diane Tell chantait qu’en tant qu’homme elle serait romantique mais elle affirme également que « les temps ont changé » . Et c’est vrai les temps ont changé ! La  libération de la Femme sociologiquement parlant à conduit à sa libération psychique, physique et donc sexuelle. La femme d’aujourd’hui ose dire les choses, dénoncer ses détracteurs ou ses pervers, elle entreprend et pas seulement dans le travail. Sur un plan plus intime elle ose prendre les rennes, raconter sa vie sexuelle à ses amies, acheter des objets coquins pour se donner du plaisir. Bref, la femme d’aujourd’hui est libre et indépendante. Mais que devient l’homme dans tout cela ?

Même s’il reste des progrès à faire pour que la femme soit légale de l’homme il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui il n’est pas plus facile d’être un homme. Les femmes savent ce qu’elles veulent et ce qu’elles ne veulent pas ou plus et ont la chance et le loisir de pouvoir choisir parmis toute la gente masculine disponible ce qui leur ferait plaisir. Fini l’époque où il fallait prendre pour époux un bon parti. De nos jours, chaque femme à ses critères et n’hésite pas à aller « faire son marcher » sur des sites Internet qui ont bien compris cette nouvelle prise de pouvoir. Le sexe faible devient sexe fort et le fait savoir en se conduisant parfois comme les hommes et en collectionnant les histoires sans lendemain. La femme sait s’amuser sans attachement et sans projection dans l’avenir et ce revirement de situation fait peur aux hommes. Ces messieurs se sentent bien souvent comme des bêtes de foire, sélectionnés pour leurs muscles saillants signe de virilité et annonciateur d’un coït enflammé. La femme mène la danse et l’homme n’arrive pas toujours à suivre le pas.

Pire celui-ci est souvent jugé sur ses attributs masculins. Tout le monde sait que dans les discussions entre femmes il est souvent question de comparer les hommes, leurs muscles, la taille de leur sexe ou sa circonférence, sa capacité a enchaîner les positions ou encore son endurance. Même si nous nous délectons de ces récits il n’en reste pas moins que l’homme subit une pression liée à son physique et à ses performances sexuelles. L’homme se sent contraint d’exceller au lit sous peine d’être relégué au rang de « mauvais coup ». Il est difficile pour lui de draguer sans passer pour un lourd ou un pervers et en plus il est choisi comme du bétail sur des attributs purement physiques, il n’en faut pas plus pour que ces messieurs perdent pied et se sentent complètement perdus.

Enfin, il est un domaine où l’homme pourrait reprendre sa place de mâle dominant mais là encore la femme d’aujourd’hui libérée au possible peine à le laisser faire. Même si j’encourage les femmes à faire l’amour à leur conjoint, je modère toujours en disant que les hommes ont besoin de se sentir forts, protecteurs, dominateurs et c’est bien au lit que ces sentiments peuvent être retrouvés.

Les mœurs actuelles ont complètement inversé les rôles pouvant conduire parfois à une émasculation psychique des hommes. Et ce ne sont pas toujours les femmes qui en sont à l’origine c’est aussi et souvent leur culture et leur passif d’homme. Beaucoup d’entre eux se sentent prisonniers de leur éducation, de leur origine avec ses codes ou encore du simple statut d’homme hérité de l’histoire. En effet, combien de fois les petits garçons ont entendus «Il n’y a que les filles qui pleurent ! ».  Ces messieurs n’ont pas le droit de pleurer quand ils ont mal, ils n’ont d’ailleurs mêm pas le droit d’avoir mal. Ils doivent rester forts en toute circonstance. Cet héritage a de lourdes conséquences parmis lesquelles une domination exacerbée dans tous les domaines ou encore une volonté irréprécible de prouver sa virilité par des moyens comme le sport ou l’acte sexuel, … Mais il peut également et à contrario enfermé l’homme dans une spirale d’infériorité car ce dernier ne s’identifiera pas au modèle de l’homme invincible mais à celui d’un homme que les émotions n’effraient pas, quitte parfois à être insulté. Où doit donc se positionner l’homme ? Doit-il être dominant en toute situation ou laisser faire la femme qui s’affirme de plus en plus ? Doit-il pleurer et  accepter d’avoir mal ou doit-il montrer qu’il sera toujours un rempart prêt à protéger la femme ? Doit-il prendre les devants ou laisser venir les femmes ? Autant de question pour lesquelles la réponse sera toujours de trouver l’équilibre entre les deux. Et c’est d’ailleurs cela que recherche les femmes : un équilibre ! Un homme fort mais qui pleure parfois devant les films, un peu macho mais pas trop, dominant oui mais seulement au lit. Mais c’est là un exercice bien complexe pour l’homme qui, par nature, est plus dans l’action que dans la réflexion, instinct hérité du temps où il vivait dans une grotte et devait protéger sa famille des menaces animales.

Alors il n’est certes pas facile d’être une femme mais je crois qu’aujourd’hui il est tout aussi difficile d’être un homme.

 

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