Ce sentiment particulier de savoir que l’on respire mécaniquement et que pourtant tout notre être est comme en suspens. C’est à la fois ce coeur qui continue à battre, ces poumons qui se remplissent d’air et à la fois un vide immense à l’intérieur.
Le temps semble suspendu malgré la rotation des aiguilles. Les yeux voient mais ne regardent plus, les oreilles entendent mais n’écoutent plus.
On est ici et nul part, perdu dans une immensité.
L’apnée c’est ce moment où les rêves laissent place aux cauchemars, où le déni laisse place à la colère puis à la tristesse.
C’est un instant de nos solitudes qui paradoxalement nous maintient vivant. Cette apnée psychique qui n’arrête pas le corps de respirer mais le cerveau de penser.
Elle se retrouve après un traumatisme. Beaucoup vous diront l’avoir connu, en avoir été prisonniers. Elle s’insinue aussi dans des choses moins dramatiques mais dont la portée nous atteint.
On ne sait jamais si quelqu’un doit nous sortir la tête de l’eau ou si c’est à nous de nager vers la surface. Je dirai, par expérience, que le meilleur moyen de respirer en pleine conscience et donc de vivre pleinement à nouveau est d’en faire le choix.
Assumer ses erreurs, savoir pardonner et se pardonner, recoller les morceaux ou reconstruire ce qui a été complètement détruit . Peu importe l’ampleur de la tâche quand au bout il y a la délivrance.
On ne peut demeurer éternellement incomplet et la complétude s’obtient par la plénitude.
Très beau. Effectivement, c’est à nous de faire l’effort pour tout reconstruire cependant ce n’est pas toujours évident et j’ajouterai que souvent un soutien est important.
Merci pour le partage de ton magnifique texte.