Jérémie


Concours d'écriture / mardi, avril 12th, 2022

De notre passé inachevé naissent des lendemains incertains. Lendemain où se dessine l’angoisse de voir ressurgir la frustration de n’avoir pas pu te serrer une dernier fois, de n’avoir pas pu ressentir ce long frisson parcourant mon corps né du bout de tes doigts. Ô toi qui a tant laissé d’empreintes sur ma peau, toi avec qui je vivais des moments hors du temps à me connaître, à te connaître. 

Nous savions notre histoire éphémère mais malgré cela je ne peux qu’éprouver regrets à t’avoir laissé partir. Tu as quitté nos nuits de plaisir pour une vie que tu penses être la tienne. Combien de temps encore vas-tu te mentir ? Je crois pouvoir dire sans me tromper que je suis le seul à t’avoir connu. J’ai essuyé tes larmes, pansé tes plaies, soutenu tes rires, répondu à tes interrogations, débattu quand il le fallait. N’as-tu jamais été plus authentique qu’avec moi ? Tu sais que j’ai raison mais malgré ça tu décides de tout quitter, de me quitter. 

Tu étais mon monde de la nuit, j’étais le tiens. Nous savions sans cesse que nous ne partagions que des instants volés, une heure, une après-midi ou une nuit. Nous ne pouvions nous offrir plus et cela nous allait…enfin c’est ce que je pensais. 

Pourquoi choisis-tu la sécurité de ces bras plutôt que la fièvre des miens ? Ne vit-on pas pleinement que lorsque l’on prend des risques ? Les risques c’étaient nous. C’était que des yeux nous reconnaissent quand nous nous embrassions sous les porches, c’était que des oreilles entendent l’ébat de nos escapades, c’était que des langues parlent de nos nuits blottis l’un contre l’autre. 

En ce jour où tu as mis fin à ces risques je me rappelle comme tes lèvres pouvaient être douces et humides lorsqu’elle glissaient sur mon membre. Je me rappelle que ta bouche formait un o parfait quand elle suçait ma queue. Je me rappelle aussi de ton dos formant une vague quand tu désirais que je te prenne, de tes cheveux s’étalant sur mon épaule quand tu jouissais sur mes doigts. 

Ô comme j’aimais te serrer fort contre moi juste pour sentir ton pouls s’accélérer à chaque mouvement de mon bassin. Comme j’aimais ta façon de faire glisser ton doigt sur ma peau réveillant ainsi chaque parcelle dans d’incroyables frissons.

Il m’est un souvenir inextinguible où tu m’avais collé contre le mur en brique de mon studio, où tes lèvres avaient tamponnés les miennes si fort que je cru que tu me fendais la lèvre, où ta langue avait violé ma bouche avec consentement-  Encore un illogisme qui nous caractérisait- Tu m’avais déshabillé si vite que mon corps n’eut pas le temps de s’habituer à la froideur des lieux. Tu t’étais accroupie en faisant glisser ta bouche et ta langue comme une  lance le long de mon torse. Quand elle était arrivé à sa destination tu avais empoigné mon sexe et le suçais si avidement que je m’inquiétais de ne pas en perdre une partie. C’était une sensation si extraordinaire de sentir mon sexe gonflé dans ta bouche béante. Lorsque je libérais ma jouissance tu l’avalais comme pour te réhydrater et en remontant tu léchais tes lèvres. J’aimais cette manie que tu avais de ne pas perdre une goutte de moi. Je t’avais embrassé aussi fougueusement que toi et t’avais allongé sur le canapé. Je t’avais déshabillé et goûté. Tu avais jouis sur ma langue et je crois que je ne pourrais jamais oublié ton goût sucré. Je t’avais pénétré si fort que ta tête cogna sur l’accoudoir. J’avais attrapé l’arrière de tes cuisses t’obligeant à t’empaler sur ma queue dressée et avide de ton intimité. Je t’avais pilonner des minutes durant te faisait tressaillir à trois reprises. Je n’arrêtais que lorsque, épuisée, tu me supplias de jouir. Je m’étais retiré et avais jouis entre tes seins, que tu avais pris soin de resserrer avec tes mains. 

Aujourd’hui, je déplore qu’il ne me reste que des souvenirs tant il me semble que nous n’avions pas fait le tour de nous, de notre histoire. Quand je te vois choisir la sécurité j’ai l’impression de ne jamais t’avoir connu. Toi qui était chienne aujourd’hui tu es chatte, toi qui était fougue et tempête, tu es petite brise d’été, toi qui était un peu à moi, tu es à présent toute à lui. 

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