A tous celles et ceux qui se reconnaîtront…
L’acceptation de son corps est une chose difficile car elle commence toujours par un deuil : celui du corps parfait. C’est donc un abandon pur et simple du perfectionnisme. Rien en ce monde n’est parfait et notre corps ne déroge pas à cette règle universelle. Il faut donc apprendre à composer avec lui malgré les diktats et les modes qui nous mettent cette pression imperceptible de perfection. Mais même lorsque nous approchons du standard de beauté nous avons des critiques. Personne n’a le monopole des complexes et malheureusement toutes les femmes et sans doute tous les hommes ont des complexes.
Mais avant même de pouvoir dire que nous nous apprécions il y a un travail d’acceptation à faire. C’est notre esprit et la force que nous allons puisez en nous qui va nous permettre de franchir le cap de l’acceptation et de sortir de cette spirale de complexes. Je parle de spirale car lorsque nous en éliminons un, un autre se crée et c’est sans fin sauf si nous savons dire stop. C’est un exercice bien compliqué et bien fastidieux que d’accepter son corps. Beaucoup de questions se posent : pourquoi suis-je trop grande ou bien trop petite ? Pourquoi ai-je ou n’ai-je pas les cheveux lisses ou frisés ? Pourquoi devrais-je rentrer dans du 36 ou 46 ? Et je parle là d’acceptation pas encore d’appréciation. Il est normal que nous ayons un avis plus ou moins positif sur notre corps mais n’oublions pas que nous sommes le plus sévère des juges. Les autres sont souvent bien moins durs que nous. Chacun voit avec ses yeux, son âme, son parcours, ses attentes, ses peurs. Oui lorsque nous jugeons une personne nous le faisons par rapport à ce que nous ressentons avant tout. Souvent une personne est dites trop belle car elle correspond à notre idéal ou trop grosse car elle représente notre crainte. Il y a dans chaque jugement une auto critique. Personne ne sait le chemin que nous avons parcouru pour en arriver là. Nous seul savons et pouvons chaque jour être fière de ce que ce corps, que nous détestons tant parfois, a accompli.
Parmis toutes les femmes que je rencontre aucune ou presque ne s’apprécie telle qu’elle est. Une jeune femme ayant des mensurations de mannequin et rentrant sans trop de peine dans du 34/36 me confiait être mal dans sa peau car pas assez ronde. A contrario une femme entrant dans du 44 me disait ne pas vouloir changer car ses formes « c’est tout [son] charme » ! La différence entre ses deux femmes c’est le degré d’appréciation de leur corps. Alors oui le corps peut être modelé mais beaucoup trop de personnes le font pour entrer dans un standard de mode et non pour elle-même. Il ne faut pourtant pas oublier que notre corps nous appartient et que c’est ce que nous souhaitons en faire qui est important pas le regard des autres. Comme je l’ai dit précédemment même si nous entrons dans les critères de modes nous aurons toujours des critiques et des complexes.
Accepter simplement qu’il ne soit pas parfait mais admettre humblement que sans lui nous n’aurions pas fait toutes ses choses. Ce corps qu’on l’aime ou non sera toujours avec nous jusqu’à la fin. C’est notre petite voiture, celle qui nous permet de nous conduire sur ce long chemin qu’est notre vie. Ce corps nous permet également de ressentir toutes ces sensations de la vie. Oui grâce à lui nous nous régalons, nous sentons le parfum des feuilles d’automnes, nous ressentons la chaleur du soleil ou la fraîcheur d’une brise de printemps, nous voyons cet arc en ciel après une pluie d’été, nous entendons ces notes de piano, grâce à lui nous connaissons l’orgasme, la douceur d’une caresse, la tendresse d’un câlin et la chaleur d’un baiser. Lorsque nous pensons à toutes ses choses que ce corps nous permet de faire, de ressentir, de toucher ou encore d’entendre et de voir, nous nous sentons serein. Et cette plainitude ne tient qu’à une chose : accepter et apprécier notre corps.
Pour parvenir à apprécier notre corps je propose souvent un exercice qui paraît simple mais qui en réalité peu avoir un impact énorme : mettez-vous devant un miroir et oubliez tout ce qui ne va pas dans ce corps. Regardez-vous et dites « merci !». Merci pour ces vergetures signe que j’ai donné la vie, merci ces jambes de me porter et de m’avoir emmené visiter tous ces beaux pays, merci ces bras de vous enrouler autour de l’être aimé, merci ce petit bidou de servir de coussin à mon enfant malade,…Remerciez chaque partie de votre corps pour le bien qu’elle vous a procuré. Ne les blâmez pas car au fond vous savez que c’est vous que vous blâmez. Et vous verrez qu’il est inutile de se morfondre dans une négativité et que seule la positivité et l’envie de s’accepter pourra rompre tous ces acharnements à rendre ce corps parfait. Dites simplement : « merci mes imperfections de me permettre d’être moi-même. »
Gardez toujours à l’esprit que votre corps est une sublime imperfection et qu’il y aura toujours une personne pour laquelle il représentera une beauté infinie.