EXERCICE POUR L’ATELIER D’ECRITURE EROTIQUE (les consignes étaient : « Ecrivez un texte sur une femme, ou un homme, qui va se délecter d’un aliment. Il faut de la sensualité et de l’érotisme, de l’envie, du désir, de la chair et du jus. Il faut que le personnage s’amuse avec la pulpe, avec les textures, avec l’odeur et le goût. Cet aliment doit devenir un amant. « L’excipit est imposé [en dernière phrase en gras])
J’adore nos rendez-vous secrets, ils ont toujours un côté très excitant. Je franchis le pas de la porte et il est là, debout devant moi pour m’accueillir. Il n’est pas seul. Et merde, j’aurai dû me douter qu’il irait au bout de sa pensée.
Elle se tient à côté de lui. Elle est toute en rondeur et ses courbes quasi parfaites invitent au voyage.
« C’est avec elle que tu vas t’amuser ce soir ! » me dit-il.
Je la regarde longuement. Je ne peux défère mes yeux d’elle. Ses rondeurs ont un côté envoûtant. Elle est belle. Cela peut paraître complètement fou, parce que ce n’est pas du tout ce que j’aime d’habitude, mais je ne peux que reconnaître l’effet qu’elle a sur moi. Je la mange des yeux.
Je suis un peu décontenancée. Tout se mêle en moi : du désir, un peu d’excitation, un questionnement. Bref, je suis un peu perdue. Je m’approche d’elle maladroitement, ne sachant pas comment m’y prendre. Après tout c’était une expérience nouvelle pour moi. Je ne cesse de la regarder et je ne saurai dire pourquoi mais elle m’hypnotise. Sans doute son côté très exotique, différent de tout ce que j’ai pu voir jusque-là. Je tends mon index et mon majeur droits vers elle et les pose délicatement sur sa peau. Je suis immédiatement surprise par sa douceur. Je la caresse, mes doigts suivent ses courbes et la douceur ne cesse. Elle a la peau lisse, douce et fraîche.
Nan mais qu’est-ce qu’il m’arrive? me dis-je tout bas tout en m’écartant d’elle comme si j’avais retrouvé ma lucidité.
« Continue ! » me lance-t-il ! « Découvre la ! ».
Je réfléchis un moment et puis je reprends. Je me sens ridicule mais je continue mon voyage à sa rencontre. Avec mes doigts je continue à explorer la moindre parcelle de sa peau grenat par endroit. Mon toucher se fait plus ferme et elle bascule en arrière s’allongeant sur la table.
Je me penche alors et approche mon visage d’elle. Je la sens, elle a une délicieuse odeur sucrée. Son odeur me transporte immédiatement aux Antilles. Je la sens plus profondément pour m’imprégner de son odeur paradisiaque. Elle sent si bon ! Je la prends dans mes mains pour la rapprocher de moi et m’enivrer de son parfum et de son toucher. Je m’évade à son contact et c’est bon. Je n’aurai pas cru cela possible mais c’est une vraie explosion des sens, un véritable lâcher prise.
« Tu veux la goûter ? » me demande-t-il.
Plus vite et plus intensément que je ne l’aurai voulu, je réponds « oui ».
« Très bien ! » me dit-il avec un sourire qui en disait long sur sa fierté.
Je m’assois sur la chaise devant elle pour être à sa hauteur. Elle est à présente ouverte devant moi. Elle m’offre ce qu’elle a de plus beau et de plus goûteux. Un parfum exalté parvient à mes narines. Son parfum à elle, si reconnaissable. J’aurai envie de la goûter tout de suite mais à la place, je ferme les yeux et savoure encore et encore son parfum envoûtant.
Je veux la toucher.
J’approche mon doigt et sa chair, à la fois ferme et tendre, m’accueille. Elle est fraîche. J’aime ce paradoxe qu’elle me propose. Je joue avec sa pulpe sucrée et une fois un peu de son jus sur mon doigt, je le glisse dans ma bouche et le goûte. Elle a un goût divin. Je ne peux m’empêcher de replonger mon doigt en elle afin de récolter son nectar. Oui j’en veux plus. C’est le nectar de ma déesse offerte devant moi. Je ne cesse de la toucher, la goûter, la toucher, la goûter. Elle m’offre à chaque exploration encore plus de son jus. Je m’en délecte avidement. Je n’ai jamais goûter pareil jus. Je ne pourrais plus m’en passer, c’est certain.
J’ approche mon visage aux portes de sa chair toujours exposée. Le bout de mon nez la touche et s’emplit de son parfum. Je sors ma langue pour aller à la source même de ce nectar addictif. Je la lèche, recueille au creux de ma langue son jus sucré. Elle est encore plus bonne goûtée ainsi. Je la savoure, la dévore. Mes dents la titille sans la blesser. Il me faut encore plus en bouche ! Je veux me délecter de son goût durant des secondes qui seront, je le sais, des heures de plaisir.
« Tu la veux en bouche ? » me demande-t-il, à croire qu’il lit dans mes pensées.
J’acquiesce de la tête.
« Je veux que tu la gardes en bouche pour qu’elle puisse libérer tous ses arômes ». Ajoute-t-il.
Je secoue la tête impatiente qu’elle emplisse ma bouche de sa saveur sucrée.
Il l’approche et la présente au bord de mes lèvres. Je suce ce morceau de chair pour récolter le nectar. Je ne saurai expliquer ce qui se passe en moi à ce moment-là mais je n’ai jamais ressenti cela. Une sensation de bien-être, de sérénité, de voyage, de liberté, … de jouissance. Tout se mélange dans un festival de sensations. C’est comme côtoyer les dieux de l’Olympe. Une fois le jus avalé avidement, je croque délicatement sa pulpe. Elle est ferme et fondante. Son goût sucré se déverse sur mes papilles à chaque morsure et me transporte au Paradis. Je ne touche plus terre. Je me délecte de chaque morsure et la dévore jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus rien me donner, plus une goutte de son nectar.
Indéniablement, il avait raison ! J’ai pris un plaisir intense quasi orgasmique à m’en délecter.
Je regardais ce qui était à mon arrivée une simple mangue et constatais qu’il en restait par terre…
j’adore!! excellent , tellement bien décrit on laisse son imagination nous emporter et on pense vraiment pas à une mangue 🙂
Très bien décrit aussi bien des sensations que des émotions. Bravo